14 à 17 millions de français souffriraient d’acouphènes !
Pour lancer la 21e édition de la Journée Nationale de l’Audition, une conférence de presse a eu lieu le 1er mars 2018 à laquelle j’étais invitée. Les résultats de la dernière enquête IFOP ont été donnés sur la déficience auditive, les acouphènes et l’hyperacousie, suivi d’une table ronde avec des experts scientifiques et médicaux de l’association JNA.
Selon les résultats de cette nouvelle enquête, des chiffres significatifs ont été donnés :
- 1 français sur 4 a une audition qui mériterait d’être vérifiée par un bilan auditif complet chez le médecin ORL,
- près d’1 français sur 3 ressent actuellement des acouphènes,
- 1 sur 10 souffrent d’hyperacousie (sensibilité exacerbée au bruit jusqu’à la douleur).
Par rapport à la précédente enquête JNA en 2014, ce qui a changé :
- en 2014, les français pensaient majoritairement que les acouphènes relevaient uniquement du fonctionnement du système auditif.
- en 2018, ils sont beaucoup plus nombreux à penser que les acouphènes sont d’ordre psychologique et relèvent du fonctionnement du système auditif.
Lors de la table ronde des experts, le Dr Alain Londéro a rappelé qu’ « Il n’existe pas un acouphène mais des acouphènes, que c’est un phénomène complexe qui ne répond pas à une seule cause. De plus, le mécanisme en jeu n’est pas suffisamment connu, on peut aller d’un patient qui va être un peu gêné à un patient invalidé dans sa vie. Il n’y pas, à l’heure actuelle, pas de thérapeutique curative, mais des possibilités d’aider le patient à moins souffrir et à tolérer mieux les symptômes ».
Le débat a porté sur la nécessité d’un parcours de soin adapté au patient. Il a été mis en valeur :
- la présence et la nécessité d’une association comme France Acouphènes pour l’écoute du patient quand il est très inquiet
- le rôle de l’audioprothésiste dans la prise en charge de la déficience auditive avec une baisse significative de la perception des acouphènes en cas de surdité et d’appareillage
- le rôle des équipes pluridisciplinaires qui vont prendre en charge le patient médicalement et psychologiquement si nécessaire.
Il a été mentionné le rôle du psychologue comportementaliste (TCC) et du sophrologue qui peuvent apporter une écoute, un accompagnement avec des méthodes structurées et encouragées par les médecins ORL. Il existe d’autres prises en charge avec l’ostéopathie, l’acupuncture, le psychiatre... C’est la pluridisciplinarité coordonnée par le médecin ORL qui évitera le nomadisme dans le parcours de soin.
Dans le débat qui a eu lieu entre les intervenants JNA et le public essentiellement composé de journalistes et de partenaires JNA, il a été souligné l’importance de la prévention auditive et la reconnaissance de l’audition comme un facteur essentiel de santé. Cette nouvelle édition qui commence aujourd’hui jusqu’au 8 mars sera l’occasion de nombreux dépistages, information et sensibilisation sur l’ensemble du territoire.
Merci à tous les acteurs de santé pour leur vision élargie de la prise en charge d’un patient souffrant d’acouphènes et (ou) d’hyperacousie... pour soulager les symptômes et mieux vivre le monde du sonore.
Patricia GREVIN, auteur, sophrologue et formateur, fondateur du Pôle Sophrologie et Acouphènes®, le réseau de sophrologues spécialisés dans les troubles de l’audition, partenaire de l’association JNA depuis 2014. Les sophrologues du Pôle sont impliqués dans de nombreuses animations JNA sur tout le territoire.